- Tog tog i van en, ige ta-Bankis kē en, am̄ag en.
- Kēy et ēglal te nele, kēy et ēglal te so Got ave ; ba kēy nēglal vēlēs a~ so Got nonoy a Iqet.
- Tō so Iqet en, ikē noGot nonoy. Ba Iqet en, kē mitin̄ a~ napnō del me Bankis kē.
- Ba kē mitin̄ namyam, lok me Bankis kē ; bastō, kē mitin̄ net van alon en.
- Ige et van alon en, kē nitin̄ bah mey nōk e wa niōl van nahan. Kē nitin̄ bah net mey nōk e wa niōl van nahan.
- So kē mitin̄tin̄ net geh en, kē mōl qēt nahay nen en wa ~ ikē Iqet kē mitin̄ nalqōvēn nonon, nahan Rōlēy, bastō tita nonon Qatgoro.
- Ba tō kē mitin̄ ige nonon en, kēy son̄wul nanm̄e vōyō en tiwag mi kē, nahay en, no nēglal lapgetō Tagay Lolmeyen, Tagay Doles, Tagay Lolqōn̄, Tagay Qētvōn, ~ Tagay ēgēglal ~
- bastō nahan ige yatkelgi en, nalēk mōqōn̄.
- Ba kēy motogtog van en, ba kēy togtog tō qele nen, ba kēy togtog ēwē qele anen.
- Kēy et ēglal te so mahē qōn̄ qele ave, mahē meyen qele ave ; ba kēy motogtog nen e, ba Iqet nivap van hiy kēy, wo "Eey ! Makōh, nok van lok soksok hap me, tō ak tō vētmahē niqōn̄, mahē nimyen."
- Ba kē mavan hōw Avap en, kē mavan tēy me wa ~ nututu tam̄an vitwag ; ba tō kē melep namavin.
- Ba kē melep namavin me nen, van me nen e, vap van hiy kēy wo "Sōwlē ! Kimi yon̄teg qiyig agōh ! Nok lep vētmahē ~"
- ~ tō kē melep namavin, nututu tam̄an, ba tō kē melep se nōqōn̄. Kē melep nōqōn̄.
- Tō kē mavan me nen e, kē mavap van so "Mahē niqōn̄, mahē nimyen !"
- Ba kēy so "Mahē niqōn̄ qiyig en, kē mak qele ave ?"
- So "Kimi yon̄teg qiyig van namtami qiyig so ~ niakakteg qiyig en, atmi vatqep namtami e tō mitiy."
- Mey nen, mahē niqōn̄ ēgēn.
- "Ba tō kemem tamatyak lok qele ave ?"
- Ba kē so "Makōh ! Nage nan agōh, nututu agōh. Nututu so mokokyet en, bastō kē so mōlōl / nututu so mōlōl en, so nikokyet en, bastō kimi matmatyak ēgēn."
- Kēy wo "Itōk."
- Tō kēy haghag van, mahē niyēpyep nen, kēy gengen bah nen, kēy et van qele kē :
- kēy haghag van, wa hē nen wo "Uuh! Namtek nakteg qiyig ?"
- Kē wo "Vatqep !" ewa mey nen vatqep namtan.
- Ewa nimtiy e, yon̄teg van qele kē nēmdēn niweweh.
- E kē mowow van qele nen van van, kēy del memtiy qēt ; van i van i van e wo ~ kē nihatig hag nen tō kēy yon̄teg qele kē a nututu nikokyet. Kē wo "Kokoo koo !"
- Kē wo "Ale, matmatyak ēgēn, yēhē, atmi matmatyak !"
- Kēy matmatyak.
- Ba mey nen en, kē melep namavin e, ba kē niteptep woywoy a mahē qōn̄ en ; kē nitep hag alge en.
- Tō kē niteptep woywoy qele gōskē ewo tō namahē e/ tō nemey nitep ēgēn, tō ~ navap nononmem a/ nagatgat nonmem a ~ lok me Bankis kē e, so "nemey nitep", so mey nen a veg a Iqet a kē a metep tō en.
- Kē metep tō namlēg qele nōk e tō mahē nimyen, tō nututu nikokyet.
- Tō bah ēgēn, tō kēy tog ēgēn.
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- Il était une fois les peuples des îles Banks, autrefois.
- Ils n'avaient pas encore de lois, ils ne savaient pas où était Dieu ; le seul Dieu qu'ils connaissaient, c'était le leur : Ikpwet.
- Ikpwet, c'était donc leur dieu à eux. Et c'est lui, Ikpwet, qui créa toutes les îles ici dans les Banks.
- Et après avoir créé le monde, ici du côté des Banks, il créa les hommes et les y fit entrer.
- Pour faire entrer les hommes dans le monde, il en créait un puis lui donnait un nom, il en créait un autre, puis lui donnait un autre nom.
- Et lorsqu'il eut créé tous les hommes, il finit de leur donner tous leurs noms, et puis – c'est aussi lui, Ikpwet, qui créa sa propre femme, Roley. Et sa mère s'appelait Kpwatgoro.
- C'est ainsi qu'il créa les siens. Autour de lui ils étaient douze : ils avaient pour noms, si je me souviens bien, Compagnon l'Esprit-Vif, Compagnon Feuille-de-Bambou, Compagnon l'Esprit-Lent, Compagnon la-Teigne, Compagnon Savant …
- Ensuite, il y a certains noms que j'ai oubliés.
- Ils demeurèrent un certain temps comme cela, sans trop savoir quoi faire.
- Ils ne savaient pas comment était la nuit, comment était le jour ; et comme ils restaient là sans rien faire, Ikpwet se tourna vers eux, et dit "Eh, les amis ! Ne bougez pas, je m'en vais chercher quelque chose, pour faire venir la nuit et le jour."
- Il se rendit vers l'Ouest, dans l'île d'Avap, d'où il ramena un coq, ainsi qu'une pierre d'obsidienne.
- Lorsqu'il revint avec tout cela, avec l'obsidienne, il s'adressa à ses frères, et dit : "Bon ! Vous allez écouter ce que je vais vous dire. Je vais faire venir ~":
- ~ Ah oui, j'oubliais, il était allé chercher une pierre d'obsidienne, un coq, et aussi la Nuit. Il est allé chercher la Nuit.
- Lorsqu'il fut revenu, il leur déclara "Vienne la nuit, vienne le jour !"
- Eux demandent "Mais Vienne la nuit, qu'est-ce que ça veut dire ?"
- Et lui : "Tout à l'heure, quand vous sentirez que vos yeux, comment dire ? qu'il leur arrive quelque chose, alors vous devrez les fermer, et puis dormir."
- Voici la nuit qui s'approche.
- "Mais au fait, comment nous réveillerons-nous ?"
- Il leur répond "Ne vous en faites pas. Voici la solution : le coq que voici. Lorsqu'il fera cocorico, je veux dire lorsqu'il se mettra à crier, à chanter cocorico, ce sera pour vous le moment de vous réveiller."
- "Entendu", disent-ils.
- Restés assis tandis que le soir tombe, ils finissent leur dîner, et soudain se rendent compte :
- "Oh là là ! (s'écrie l'un d'entre eux). Qu'est-ce qui arrive donc à mes yeux ?"
- Ikpwet lui dit "Ferme-les !", et le voilà qui ferme les yeux.
- Alors il s'endort, et sent que son nez se met à ronfler !
- Et comme cela continuait pendant un certain temps, eux aussi finirent par tous s'endormir. Ils dormirent ainsi longtemps, longtemps ~ jusqu'au moment où Ikpwet se leva, et où ils entendirent le coq chanter. Cocorico ! Cocorico !
- "Allez, c'est l'heure de vous réveiller, réveillez-vous donc !"
- Et ils se réveillèrent.
- C'est à ce moment-là qu'Ikpwet saisit son obsidienne, et se mit à déchirer la Nuit, dans toute sa longueur. Il déchira le ciel, là-haut.
- Et comme il déchirait la nuit dans toute sa longueur, l'aurore fit son apparition. Et justement, notre expression à nous, dans notre langue ici aux Banks, que "l'aurore déchire" pour dire "le jour se lève", elle vient d'Ikpwet, car c'est lui qui déchira le ciel ce jour-là.
- Et lorsqu'il eut ainsi déchiré l'obscurité, le jour se fit, et le coq chanta encore une fois.
- Et voilà, c'est fini, et leur vie continua ainsi.
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